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Modélisation, cartographie, bas volume… Technique ou technologique, l’apport d’intrants impose de viser juste

Seuls 14 % des agriculteurs, demandant des cartes de préconisation satellite ou drone,
font de la modulation. Mais l'iPad n'existe que depuis 2010... (© Amazone)

Pour améliorer la précision des pratiques agricoles, des apports d’intrants notamment, des évolutions technologiques sont nécessaires. Entre futur lointain et applications déjà disponibles, la justesse est au coeur des préoccupations du moment.

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Seuls 14 % des agriculteurs, demandant des cartes de préconisation satellite ou drone,
font de la modulation. Mais l'iPad n'existe que depuis 2010... (© Amazone)

L’amélioration de la précision des apports d’intrants viendra de l’évolution du matériel. « La machine doit être capable de convertir en actions les données qu’elle reçoit d’une autre. » Lors d’une journée d’échanges organisée par Bayer CropScience, Bruno Bonnell, expert en robotique et président d’Awabot, insiste sur l’enjeu principal du déploiement du numérique en agriculture.

Pour certains, la question reste futuriste. « Ceux qui s’étonnent encore du téléguidage, alors qu’il remonte à 2002, doivent être conscients que l’iPhone ne date que de 2007 et l’iPad de 2010. À quelle vitesse se sont-ils déployés ?! Tout va extrêmement vite aujourd’hui dans ce domaine. En agriculture, la moisson automatique est dorénavant une réalité aux États-Unis. Elle coûte encore beaucoup trop cher mais elle existe. »

Christelle Gee (Inra) évoque diverses applications travaillées par l’institut. « Nous avons un projet de détection des adventices à partir d’imagerie aérienne. Une carte d’infestation pourrait se transformer en carte de pulvérisation pour commander la localisation du produit. »
À l’étude, un robot muni d’un kit de pulvérisation qui, après réception des préconisations, se déplace dans les parcelles pour procéder au traitement. Une caméra de détection des adventices, agissant en temps réel sur l’ouverture des buses quand elles sont présentes, est également en projet.

Lunettes connectées

Raphaël Fernandez, en charge de la R&D chez Terrena, détaille l’une des applications développées pour les lunettes connectées. « Ce support nous permet d’afficher en temps réel, dans le champ de vision de l’agriculteur, des données utiles à son activité. En grandes cultures, nous pouvons ainsi utiliser la réalité augmentée pour positionner sur la parcelle les alertes culturales remontées par les OAD de la coopérative. »

Il suffit d’avoir ses lunettes sur le nez en entrant dans le champ. Un écran superpose les informations à la vision réelle du terrain. Des OAD, tels que Farmstar ou Fongipro, enverront directement les préconisations d’apports d’engrais ou de traitements fongicides dans la lunette pour que l’agriculteur, en pénétrant dans la parcelle, sache quelle dose apporter et où.

Coordonner les outils

Loïc Lepoivre, de John Deere, rejoint Bruno Bonnell pour expliquer que l’autoguidage, qui fait désormais partie des équipements de base des tracteurs, appartient déjà au passé en termes d’efforts de R&D. « Nous nous concentrons actuellement sur la télémétrie et l’agriculture de coordination avec trois fondamentaux : la connectivité toutes marques, l’intégration de partenaires, la sécurisation des données. »

Tobias Menne, directeur digital farming de Bayer, revient sur l’objectif final d’aboutir à l’interopérabilité. Des appareils, dotés de capteurs analysant les conditions environnementales d’un champ à un instant t, enverront ces informations à un récepteur qui, en fonction de ce contexte précis, transmettra une commande d’actions aux matériels.

« La cartographie des nématodes dans une parcelle, notamment, pourrait déclencher une modulation au semis pour n’implanter les variétés résistantes, ou bénéficiant d’un traitement de semences, qu’aux endroits où elles sont nécessaires. Nous testons aussi la modulation de la dose de fongicide selon le niveau de biomasse ou les données météo acquises en temps réel. Pour les adventices, le défi reste l’identification. Plutôt facile dans l’inter-rang, les différencier de la culture sur le rang demeure très compliqué, surtout de façon automatisée. »

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